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Echecs en amateur
4 mai 2008

QUE VALENT LES ANALYSES DE FRITZ (2) ?

Il y a deux mois, j'avais commencé à vous communiquer une partie célèbre analysée par Fritz. J'ai décidé de continuer à m'amuser en faisant analyser par le fameux logiciel l'une des parties les plus célèbres de tous les temps : la partie de l'opéra jouée par Morphy en 1858 pendant, dit-on,  une représentation du barbier de Séville (qui ne devait pas être terrible, sinon, pourquoi aurait-il joué aux échecs ?). Cette partie est un modèle didactique pour illustrer toutes les valeurs du jeu d'attaque : le gain de temps, le développement rapide, le désintérêt pour le matériel. Suivant que l'on considère la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, on souligne le génie de Morphy ou l'aveuglement pitoyable de ses deux malheureux adversaires, rentrés pour l'occasion dans la postérité des échecs : le duc de Brunswick et le comte Isouard. Dans sa remarquable série "my great predecessors", Garry Kasparov commente cette partie de la façon suivante : "Philidor's Defense, 18 moves. The Duke of Brunswick plays a poor opening and allows Morphy to obtain a lead in development. Morphy makes the most of this advantage and wins quickly. The game ends with a beautiful queen sacrifice." Dans sa non moins célèbre anthologie des prix de beauté (téléchargeable ici), Philippe Kesmaecker commente : " Le Duc Karl de Brunswick était un descendant de Gustavus Selenus, auteur de l'ouvrage "Das Schach oder König Spiel" (Leipzig 1616). La plupart des sources s'accordent sur le fait que cette partie célèbre fût jouée dans une loge de l'opéra, pendant une représentation du "Barbier de Séville" en octobre 1858. Cependant Edge, secrétaire de Morphy, relate qu'on donnait ce soir là "La Norma" de Bellini : " [...] La loge du Duc se trouve juste sur la scène, si près en vérité que l'on pourrait sans peine embrasser la prima donna. Morphy était assis, le dos tourné à la scène, ayant en face de lui le Duc et le comte Isouard. [...] C'est alors que Mme Penco, qui personnifiait la prêtresse druidique, se mit à regarder du côté de la loge, semblant se demander quelle pouvait bien être la cause de l'agitation qui y régnait. Elle était loin de se douter que Caïssa était la seule chaste diva dont se souciaient les occupants de notre loge. [...] ".
Et fritz dans tout cela ? Ceux qui ont l'habitude de faire analyser leurs parties savent combien Fritz n'hésite pas pas à affubler nos coups de cruels doubles points d'interrogation. Pourtant, les coups des vaincus, qui ont pour le moins manqué de perspicacité et de l'esprit défensif le plus élémentaire ne sont pas ainsi sanctionnés par Fritz. Etonnante clémence, signe que les erreurs positionelles ne sont pas du tout prises en compte dans les analyses de fritz où seules les fautes (ou réussites) tactiques sont relevées. Le sacrifice de dame, apothéose finale, est bien crédité de !! par le logiciel avec pour seul commentaire "attaque de mat". Bof bof. Vous noterez aussi un détail amusant : une référence à une partie de 1994 jouée de façon identique jusqu'au 14e coup des blancs (l'elo du vaincu, un certain Antonio M, n'est pas communiqué) !
Voici la partie en question, au format pgn : partie de l'opera

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