OU SONT LES CHAMPIONS DE DEMAIN ?
Le championnat du monde des jeunes vient de s’achever à Maribor (Slovénie) et douze joueuses et joueurs ont été couronnés du titre suprême dans leur catégorie. Un reportage est disponible sur le site de Chessbase
On peut penser que les champions de demain se trouvent parmi les 1584 participants et pas seulement chez les vainqueurs. En effet, il n’y a pas de lien évident entre les titres mondiaux jeunes et celui de champion du monde. Ainsi, dans le palmarès junior, seuls Spassky, Karpov, Kasparov et Anand parvinrent par la suite au titre de champion du monde, tandis que Kasparov ne gagna jamais le championnat du monde cadet malgré deux participations (Wattignies, 1976 et Cagnes sur Mer, 1977).
A la lecture des résultats, il n’est pas facile de déduire dans quels pays se trouvent les meilleurs jeunes. Afin d'éclaircir la question, je me suis intéressé aux dix premiers de chacune des catégories et j’ai attribué 10 points au premier, 9 au deuxième, 8 au troisième, et ainsi de suite jusqu’à un point au dixième. Avant de consulter le tableau ci-dessous, essayez de faire votre pronostic. Quels sont à votre avis les 5 premières nations ?
La méthode choisie n’est peut-être pas la meilleure mais le tableau est très parlant. Le premier constat est que la Russie domine outrageusement les débats. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec 21 joueurs dans les dix premières places (presque autant que le 2ème et le 3ème réunis), 3 titres mondiaux et 8 places sur le podium. Lors de l’éclatement de l’union soviétique, nombreux étaient ceux qui prévoyaient un effondrement de l’école russe des échecs. Ils en sont pour leurs frais.
Bien que très loin derrière, les deuxièmes et troisièmes place sont sans surprise, avec l’Inde et la Chine. Cette dernière a encore un net retard à combler, avec deux joueurs seulement sur le podium et aucun titre. Les places suivantes m’ont beaucoup étonné. Je ne m’attendais pas à voir les USA en si belle place, avec deux titres mondiaux à la clef ; mais ce n’est rien comparé à l’incroyable cinquième place de l’Iran ! Je ne suis certainement pas le seul à ne pas avoir prévu ce résultat.
On a ensuite une série de pays à la tradition échiquéenne établie, avec une mention spéciale pour la Pologne, qui place 3 juniors dans les dix premiers et enlève le titre de la catégorie avec Dariusz Swiercz qui était, il est vrai, largement favori. Sur la suite du classement, on remarque l’étrange faiblesse de l’Ukraine (par rapport à la présence de ses stars dans top 100 mondial) et la présence étonnante du Pérou qui souligne l’absence remarquée de l’Argentine. Le Vietnam est en bonne place grâce en particulier à la victoire de Nguyen Anh Khoi avec 100% des points dans la catégorie des moins de 10 ans. Retenez bien ce nom (même si ce n’est pas facile) car on devrait en entendre parler à l’avenir. Dans tout cela, la France ne s’en sort finalement pas si mal même si on devrait évidemment pouvoir mieux faire.
La question subsidiaire est de savoir ce qui explique ces résultats. Sans minimiser le talent personnel des joueurs, il me semble qu'une grande partie des succès repose sur la qualité des entraineurs. Il serait intéressant de savoir, par exemple, qui forme les jeunes joueurs iraniens. Le GMI Amir Bagheri serait-il dans le coup ?
1ère française Ginovart Camille (1577) 41ème avec 6.0
1er français Tomasi Albert (1759) 54ème avec 6.5
1ère française De Talance Bérénice (1501) 50ème avec 6.0
1er français Mohammad Fahim (1932) 54ème avec 6.5
1ère française Broly Mathilde (1696) 15ème avec 7.0
1er français Giroyan Gary (2382) 31ème avec 6.5
1ère française Bellaiche Elise (1976) 16ème avec 7.0
1er français IM Lagarde Maxime (2501) 16ème avec 7.0
1ère française Neuhauser Salome (2008) 25èmeavec 6.5.